Les nouvelles techniques et machines qui ont Ć©tĆ© prĆ©sentĆ©es lors des JournĆ©es dāagriculture bio de Frankenhausen (Kassel, Allemagne) des 21 et 22.06.2017 sont particuliĆØrement intĆ©ressantes pour les maraĆ®chers bio. Cela concerne en particulier les robots de sarclage et de lutte contre les limaces ainsi quāune nouvelle sarcleuse pour les carottes.
Textes: Martin Koller et Martin Lichtenhahn, films: Thomas Alfƶldi
Les premiers succĆØs ont Ć©tĆ© obtenus avec des machines quāon appelle communĆ©ment Ā«robots dĆ©sherbeursĀ». Il sāagit en rĆ©alitĆ© de sarcleuses pilotĆ©es par diffĆ©rents types de capteurs. Les socs de sarclage trouvent leur chemin eux-mĆŖmes entre les lignes grĆ¢ce Ć des capteurs. Dāautres capteurs permettent dāutiliser une sarcleuse en travers des lignes. Les machines de ce type nāont pas besoin de tracteur spĆ©cial ni de Ā«guideurĀ». La combinaison avec un GPS permet un travail encore plus prĆ©cis et mĆŖme ā pour autant que les prescriptions le permettent ā en partie autonome.
à quoi en est le développement des robots désherbeurs autonomes?
La prochaine Ć©tape sera des machines totalement autonomes. Une des premiĆØres sur le marchĆ© est le robot dĆ©sherbeur Oz de naĆÆo-Technologies. Cette machine de seulement 150 kg se dĆ©place toute seule entre les lignes Ć condition dāavoir un interligne minimal de 65 cm. Elle nāest donc pas encore prĆŖte pour une utilisation gĆ©nĆ©ralisĆ©e dans les cultures de lĆ©gumes. Le robot dĆ©sherbeur Oz montre cependant quelle direction le dĆ©veloppement va prendre Ć lāavenir. Les cultures spĆ©ciales comme les sapins de NoĆ«l pourraient ĆŖtre pour le moment les domaines dāutilisation les plus intĆ©ressants. Selon le distributeur, Aebi Suisse, lāabsence de travail sur la ligne nāest pas trĆØs importante puisquāOz peut pousser de la terre sur la ligne au moyen dāune brosse montĆ©e en plus et ainsi y Ć©touffer les mauvaises herbes. Oz coĆ»te en Suisse entre 25'000 et 35'000 francs (distribution: Aebi Suisse). Il est actuellement testĆ© sur des domaines avec cultures spĆ©ciales et on peut aussi le louer.
Le Ā«grand frĆØreĀ» dāOz, encore en dĆ©veloppement, pourrait ĆŖtre plus intĆ©ressant pour les cultures maraĆ®chĆØres. Le dino de naĆÆo fonctionne comme plateforme enjambant plusieurs lignes et peut donc ĆŖtre utilisĆ© pour les cultures en plates-bandes. Cette exĆ©cution permet dāajouter des outils qui travaillent sur les lignes. Selon les renseignements dāAebi Suisse, cette machine pourrait coĆ»ter aux alentours de 80-90'000 francs.
Comme les sarcleuses conventionnelles, ces machines travaillent sur toute la surface, ce qui a lāavantage de lutter aussi contre les mauvaises herbes en train de germer et qui ne sont pas encore visibles, mais aussi de briser la croĆ»te du sol.
Des robots qui désherbent au plante-à -plante

Markus Hoeferlin, de Deepfield Robotics, a prĆ©sentĆ© lors des JournĆ©es dāagriculture bio 2017 Ć Kassel en Allemagne une Ć©tude de design du robot dĆ©sherbeur Bonirob qui travaillera au plante-Ć -plante. (Photo: FiBL, Thomas Alfƶldi)
Un peu plus Ć©loignĆ©e dāune prochaine mise sur le marchĆ©, on trouve des machines qui s'attaquent Ć une plante Ć la fois. Ici, le robot doit reconnaĆ®tre la mauvaise herbe et la traiter individuellement avec un herbicide (en agriculture conventionnelle) ou mĆ©caniquement avec une tĆŖte fraiseuse. La mauvaise herbe doit donc ĆŖtre visible pour pouvoir ĆŖtre reconnue et Ć©liminĆ©e. Le sol nāest pas travaillĆ© sur toute la surface: Cela permet des mĆ©thodes de culture plus lĆ©gĆØres et plus respectueuses du sol. Le robot doit cependant fonctionner plus souvent puisque les mauvaises herbes en train de germer ne sont pas combattues. Deepfield Robotics (une start-up de Bosch) ou la sociĆ©tĆ© suisse ecorobotix font avancer le dĆ©veloppement dans ce domaine. Le plus difficile nāest pas les dĆ©placements autonomes dans les champs ni la diffĆ©renciation entre les Ā«bonnesĀ» et les Ā«mauvaisesĀ» plantes.
Le plus grand défi est de détruire les mauvaises herbes efficacement sans provoquer de trop grands dégâts collatéraux. Le Bonirob de Deepfield Robotics «creuse» les plantes indésirables avec un cylindre fraiseur rotatif. Reste à attendre de voir si cet outil est assez précis pour faire du travail propre, par exemple dans les carottes ou les oignons.
Les robots autonomes sont aussi intĆ©ressants parce quāils peuvent thĆ©oriquement ā avec des batteries supplĆ©mentaires ā travailler 24 heures par jour. Lāutilisation dans la pratique montrera quel travail de surveillance est nĆ©cessaire et comment les machines rĆ©agissent aux conditions mĆ©tĆ©o. Les robots devront ainsi pouvoir dĆ©tecter quāil commence Ć pleuvoir et que lāĆ©tat du sol ne joue plus. Il sera aussi dĆ©cisif pour la pratique que les robots arrivent Ć travailler sur des sols inĆ©gaux. Les utilisateurs devront ĆŖtre conscients quāil y a quelque part une machine qui travaille seule et qui doit ĆŖtre surveillĆ©e. Et quelle sera lāinfluence des nombreuses alertes par SMS sur la qualitĆ© du travail des maraĆ®chers? Une chose est sĆ»re: les robots pourront assumer beaucoup de travail, mais cāest le producteur qui en restera responsable.ter werden viel Arbeit übernehmen kƶnnen ā aber die Verantwortung wird beim Produzenten bleiben.
Poursuite du dƩveloppement des techniques traditionnelles de sarclage
En plus des robots dĆ©sherbeurs, les JournĆ©es de lāagriculture ont aussi prĆ©sentĆ© des dĆ©veloppements intĆ©ressants dans le domaine des techniques traditionnelles de sarclage. La sarcleuse ABRAH de la start-up Dulks est capable de sarcler des interlignes de 5 cm seulement. Cela signifie que cette machine peut aussi sarcler la zone situĆ©e entre les doubles rangĆ©es de carottes, lĆ où on ne pouvait jusquāici que dĆ©sherber Ć la main!
Le deux crĆ©ateurs de Dulks explorent ici de nouvelles voies en utilisant des roues dentĆ©es comme celles dāun entraĆ®nement de chaĆ®ne pour dāabord sarcler et ameublir le sol jusquāĆ 1 ou 2 cm de profondeur pour ensuite arracher la mauvaise herbe avec des sortes de disques Ć dents recourbĆ©es. Ces outils Ć©troits permettent de travailler trĆØs prĆØs des plantes cultivĆ©es sans les ensevelir ni les renverser. Ć noter quāil est possible de rĆ©gler lāĆ©cartement des disques en fonction des diffĆ©rentes cultures.
Les disques tournent grĆ¢ce Ć un entraĆ®nement par le sol. Les roues dentĆ©es de lāavant sont reliĆ©es aux disques arriĆØres par une chaĆ®ne qui les fait tourner trois fois plus vite afin de pouvoir arracher efficacement les mauvaises herbes.
Les premiers tests effectuĆ©s dans les carottes montrent quāil est apparemment possible de sarcler entre les doubles-lignes de carottes dĆØs que cet interligne mesure au moins 5 cm. Cela nĆ©cessite bien sĆ»r un guidage trĆØs prĆ©cis qui sera certainement une des difficultĆ©s pratiques que la sarcleuse ABRAH devra encore surmonter.
Les constructeurs tablent sur lāhypothĆØse que leur sarcleuse fonctionne aussi dans les sols en pente parce que le rapport entre le poids et la longueur de lāagrĆ©gat permet un guidage stable suivant bien les lignes. ABRAH est compatible avec tous les cadres de sarcleuses et peut ĆŖtre combinĆ©e Ć volontĆ© avec dāautres outils de sarclage.
Cette sarcleuse a certainement un potentiel, mais elle doit encore prouver son fonctionnement dans la pratique et on attend avec impatience de connaƮtre la suite.
Nouvel Ʃlan pour les robots antilimaces
Des chercheurs anglais avaient dĆ©jĆ prĆ©sentĆ© un robot antilimaces en 2001. Il devait ramasser les limaces et les mĆ©thaniser pour assurer lāapprovisionnement Ć©nergĆ©tique du robot, mais ce projet nāa jamais abouti Ć quelque chose de praticable. Des chercheurs allemands ont repris lāidĆ©e de dĆ©velopper un robot antilimaces. Le dĆ©partement de technologie agricole de lāUniversitĆ© de Kassel, la sociĆ©tĆ© KommTek et lāInstitut Julius Kühn dĆ©veloppent ensemble un robot rĆ©gulateur des populations de limaces pour les grandes cultures. Ce robot muni dāun GPS pourra se dĆ©placer de maniĆØre autonome sur le champ Ć traiter, cartographier les limaces dĆ©couvertes et les Ć©liminer de maniĆØre ciblĆ©e. Capable dāidentifier les zones sensibles, il pourra sāy rendre en prioritĆ© pour les traiter. AprĆØs une phase dāapprentissage, le robot devrait pouvoir dĆ©terminer les zones sensibles par lui-mĆŖme, par apprentissage automatique (Machine Learning).
Remarque
Toutes les vidĆ©os ont Ć©tĆ© rĆ©alisĆ©es dans le cadre du projet H2020 PLAID (Peer-to-peer Learning: Accessing Innovation through Demonstration). Le FiBL est soutenu par le SecrĆ©tariat dāĆtat Ć la formation, Ć la recherche et Ć l'innovation SEFRI.
Plaid-H2020 (Site internet de PLAID)
Informations supplƩmentaires
Liens
Article sur le robot antilimaces de 2001 (Site internet de lāAPT Advanced Processor Technologies Research Group)
Vidéo sur le Dino de Naïo Technologies (Youtube)
DƩveloppeurs
Dulks (en allemand)
Rapid Technic GmbH (anciennement KommTek)